La visite, la levée des plans et la consolidation des carrières de Paris a commencé dès 1776, sur ordre de Louis XVI et suite à plusieurs éboulements de carrières (Rue St Jacques, rue d'Enfer...). L'année suivante marquera la généralisation de ces 3 tâches monumentales, à travers la création de l'Inspection des Carrières (aujourd'hui IGC - Inspection Générale des Carrières).
A l'époque, le secteur de carrières exploitées sous l'aqueduc Médicis est en mauvais état, et les rapports d'inspection font part de risques importants de rupture de la canalisation de l'aqueduc liés aux fontis le sous-minant. Parmi les premiers travaux de consolidation de l'inspecteur des carrières Charles-Axel Guillaumot, il y a donc eu le renforcement du parcours de l'aqueduc, notamment sous l'actuelle place Denfert-Rochereau : Bourrage des vides, construction de piliers et de murs maçonnés, remblaiement des fontis, le tout restant très esthétique avec ces voutes, pierres appareillées et plaques de consolidations gigantesques.
Cela n'empêchera pas la catastrophe redoutée, faute de rapidité dans les travaux: le 5 Mars 1782, c'est un premier éboulement de 12m qui mit à sec les fontaines parisiennes, l'eau de Rungis se déversant dans les carrières. Pire, en mai 1784, l'effondrement à l'intersection des rues Hallé et Bezout, impose à Guillaumot de détourner le cours de l'aqueduc en dehors des parties sous-minées du secteur.
Plan de la fin du XVIIe siècle. On remarque la courbure arrondie entre les regards 24 et 25, qui deviendra plus pointue, en 1784.
Extrait de la planche IGC 25-51 faisant mention de l'effondrement de 1784.
De nombreuses gravures à même la masse et des plaques en liais mentionnant l'aqueduc jalonnent son parcours dans Paris au niveau des carrières. Ainsi, on retrouvera en dehors du parcours, des indications de direction "Chemin allant à l'aqueduc", en particulier sur l'avenue d'Alésia, des indications de position ("sous le regard 24", "entre les regards 25 et 26", "sous le jardin de mr chevau"...).
Certaines de ces plaques et gravures ont toutefois été victimes du temps: graffitis, vols et travaux de consolidations mal placés.
La zone au nord du boulevard Arago, sous le domaine de l'Observatoire, est quant à elle consolidée par hagues et bourrages et contraste radicalement avec les murs appareillés plus au sud.